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''Etroite collaboration'' by Ariesnomu / Mu Saga 4 ever (juillet 2008/février / avril 2009) Chapitre 11 bis : Retour au Sanctuaire (fin alternative) Voici un chapitre dont la 1ère et dernière parties ont été écrites en juillet 2008 également, que je réservais à une autre idée de fic mais je n'ai pas assez d'imagination ni le courage de la développer, alors je vous les livre en tant que fin alternative de celle-ci, après quelques réaménagements et compléments, où l'on découvre un gémeau douillet comme pas un ! ;DDD Suivi en bonus d'un petit passage aux Enfers qui m'a été demandé. Enjoy ! On revient donc au moment où Mû et Saga se font la malle sous le nez de l'Ennemi, en étant aspirés par la porte dimensionnelle que Saga a créée en attaquant Mû à la demande de ce dernier. *** Il tournait à une vitesse vertigineuse vers le néant infini et crut que sa tête allait exploser, tandis que son corps semblait être écrasé par la force centrifuge phénoménale qui s'était abattue sur lui avec une violence inouïe. La force de sa propre attaque, qui lui avait été retournée de plein fouet et à bout portant par le mur de cristal du bélier. Le goût du sang envahit sa bouche tandis qu'il voyait des étoiles et des galaxies défiler devant lui à une allure effrayante, certaines fonçant droit sur lui, géantes et béantes, comme prêtes à le happer tout cru. Il se sentit partir et ses paupières se refermèrent malgré lui. – Saga ! Il rouvrit les yeux avec difficulté et releva douloureusement la tête vers la voix cristalline qui criait son nom, et tout en continuant de dériver à une vitesse effrénée, il vit un Mû au bord de l'affolement qui se précipitait vers lui à la vitesse de la lumière en volant dans l'espace, la main tendue vers lui et bientôt, il sentit une poigne à la fois douce et ferme saisir son poignet. Son corps sembla alors se stabiliser dans l'espace, l'impression d'être aspiré vers le néant s'estompa tandis qu'il croisa un regard violet. Puis il y eut un éclair, et il sentit son corps perdre sa consistance puis se dématérialiser complètement et traverser l'espace-temps à une vitesse fulgurante. La désagréable sensation d'une chute vertigineuse l'envahit et il ne put s'empêcher de pousser un cri. Bien qu'il eût perdu tout sens de matérialité, il sentit la main autour de son poignet raffermir sa prise en le serrant avec assurance. Cette main qui le tenait consituait son seul repère, son guide, tout ce qui le rattachait encore à la vie alors qu'il avait perdu toute consistance. Cette main lui disait de lui faire confiance, l'assurant que tout allait bien se passer. Puis à l'issue d'un temps qui lui parut infini, il sentit son corps se rematérialiser et toucher brutalement le sol. La main le quitta et il tituba. Il tenta désespérément de rétablir son équilibre, mais tout tournait autour de lui, il ne sentait plus ses jambes ni même le sol, celui-ci se dérobait sous ses pieds, le décor sembla tournoyer dans un étrange ballet où il voyait tout au ralenti et en accéléré à la fois, dans une spirale nébuleuse où même les sons étaient déformés et lui paraissaient provenir de très loin, comme s'il était étranger à son environnement, comme s'il était encore en train de traverser les dimensions mais avec une lenteur extrême et sans en contrôler la direction. Il eut juste le temps d'entrapercevoir une forme se précipiter vers lui et de capter ce qui semblait être un regard inquiet et bouleversé. Ses yeux se fermèrent à demi alors qu'une voix cristalline à la douceur éthérée semblait l'appeler... Mû vit avec effarement le gémeau partir, sa tête retombant en arrière et ses yeux vides se fermant à moitié. Affolé, il se pencha vers lui et s'écria à la fois à voix haute et par télépathie : – Saga, reste avec moi ! Il le rattrapa juste avant qu'il ne touchât le sol, le prit dans ses bras et le porta avec précaution et délicatesse tout en lui répétant doucement ''Reste avec moi, Saga, reste avec moi'' pour qu'il ne perdît pas connaissance. Puis il disparut dans une aura dorée avec son fardeau, pour réapparaître quelques instants plus tard dans la pièce principale de l'usine désaffectée qui leur servait de cachette. Elle était vide, Minos, Kagaho et Pharaon n'étant pas là. Saga était couvert de blessures sanguinolantes et semblait avoir du mal à respirer. Il lui fallait le soigner immédiatement. Les matelas étant trop bas pour ce faire efficacement, Mû déposa le gémeau sur le sofa où il avait dormi et l'y assit avec douceur, puis il s'installa en face de lui sur une chaise et apporta par télékinésie des linges propres récupérés à toute vitesse dans un placard et une cuvette remplie d'eau qu'il chauffa avec son cosmos. Il prit un linge qu'il trempa dans la cuvette d'eau chaude et entreprit de nettoyer le visage du gémeau avec douceur et délicatesse, tout en le sondant pour vérifier qu'il n'avait pas de lésions graves aux tempes et à la tête, l'observant attentivement pour guetter les moindres réactions de douleur. Il s'arrêta net en voyant une grimace se former sur le beau visage meurtri de Saga, encore à demi inconscient, il en approcha ses mains et une onde de psychokinésie douce et chaude vint soigner la plaie et la cicatriser instantanément. Puis il s'activa à sonder tout le corps du gémeau à la recherche de ses blessures, ôtant avec douceur et par télékinésie les pans de vêtements déchirés pour accéder aux plaies sanguinolantes qu'il soigna et cicatrisa de la même façon, tout en les nettoyant soigneusement. Elles étaient nombreuses et plus ou moins graves et leur vue lui serra le coeur. Il avait si mal pour lui de le voir dans un tel état et il dut faire appel à toute sa maîtrise de soi pour garder son sang-froid, pour dépasser l'angoisse et l'inquiétude qui lui nouaient l'estomac. Saga avait de nombreuses blessures ouvertes sur tout le corps, des côtes cassées qui rendaient sa respiration difficile et très douloureuse, une épaule presque démise, son foie avait été à deux doigts d'éclater, ses reins étaient en compote et Mû s'en voulut d'avoir ainsi renvoyé son attaque au gémeau, même si elle leur avait permis d'échapper à l'Ennemi. Il aurait dû protéger Saga par psychokinésie au moment de l'impact, mais il s'était attaché à ce moment-là à subtiliser le médaillon de l'Ennemi par télékinésie avant de plonger à la suite du gémeau dans l'espace dimensionnel que celui-ci avait créé. Déjà qu'il avait failli ne pas le rattrapper... Il avait même dû se téléporter à la vitesse de la lumière pour ce faire et recourir à ses pouvoirs psychokinésiques pour ralentir la chute de Saga vers les dimensions qu'il traversait à une vitesse phénoménale, littéralement aspiré comme un fétu de paille. Mû agit le plus rapidement qu'il put en plusieurs endroits à la fois, usant de ses pouvoirs psychokinésiques à tout va pour nettoyer et soigner toutes les plaies en reconstituant intégralement tous les tissus et en raccordant tous les vaisseaux sanguins et lymphatiques. Saga reprit peu à peu connaissance sous les effets bénéfiques des soins multiples de Mû, il était à présent complètement réveillé et le regardait faire avec stupéfaction, sentant en même temps cette douce cosmo-énergie chaude et rassurante qui le soignait avec tant de prévenance et une telle délicatesse, et tout autant d'efficacité, en l'enveloppant littéralement dans un cocon de douceur bienfaisant. Il savait que les pouvoirs atlantes étaient capables de miracles de guérison, mais à ce point-là, il en restait muet d'admiration. Mû quant à lui était très concentré et ne le regardait pas, bouleversé et trop occupé à sonder son long corps à la recherche de la moindre blessure, le visage soucieux et préoccupé, s'appliquant à opérer vite et bien, malgré les émotions qui le tenaillaient. Il avait tellement mal pour lui, il aurait voulu prendre toute sa douleur pour l'en soulager, il ne pouvait que le soigner le plus rapidement possible pour effacer toutes ces horribles marques qui zébraient et souillaient son corps parfait. Il avait eu tellement peur, surtout. Il avait failli le perdre. Il réalisa qu'il avait failli le perdre, qu'il avait failli perdre celui qu'il aimait à tout jamais. Cette seule idée était suffisante pour le faire tressaillir et perdre tous ses moyens, seules sa volonté de fer et l'urgence de le soigner lui permirent de conserver le sang-froid nécessaire pour mener sa tâche à bien sans rien montrer de ses sentiments. Il le soigna longuement sans rien dire dans le silence le plus complet, à peine rompu par de légers frémissements ou de faibles gémissements de douleur du gémeau lorsque le bélier effleurait pour la soigner une blessure particulièrement sensible, malgré toute sa douceur et son savoir-faire en la matière. Il l'interrogeait simplement du regard parfois pour s'assurer que ce n'était pas douloureux, et le gémeau lui répondait en hochant la tête, aucun des deux n'ayant envie de rompre ce silence qui étrangement les rapprochait. Quand enfin il eut terminé de soigner toutes ses blessures, Mû sonda à nouveau le corps tout entier pour s'assurer que rien ne lui avait échappé, puis il releva la tête et regarda intensément le gémeau dans les yeux. Leurs deux regards se croisèrent alors pour ne plus se quitter. Saga lut toute la détresse et tout l'amour du monde dans les deux améthystes pures et profondes qui le fixaient avec une intense émotion, au regard bouleversé et brouillé de larmes contenues, les lèvres trémulantes d'émotion, et il sentit son coeur se gonfler à cette vue qui en disait plus long que des mots sur les sentiments du bélier à son égard à cet instant. Puis Mû ne se retint plus, se laissant gagner par l'émotion en sentant toute la tension accumulée en si peu de temps se relâcher d'un seul coup. Le coeur agité battant à tout rompre dans sa poitrine, il encadra doucement de ses mains le visage de Saga qui demeurait à la fois interdit et hypnotisé par l'expression qu'il lisait sur le visage bouleversé du bélier, visiblement secoué par ce qui venait de se passer, et doucement, les lèvres toutes frémissantes qu'il entrouvrit légèrement, Mû rapprocha son visage du sien en inclinant légèrement la tête sur le côté, tout en continuant de le fixer avec émotion dans les yeux, fermant lentement les siens juste avant que leurs bouches se rencontrent. Il retint son souffle lorsque ses lèvres légèrement tremblottantes se posèrent délicatement sur celles du gémeau, toutes aussi frémissantes d'anticipation, et elles s'unirent tendrement en une suave et exquise caresse pleine de chaleur et de promesses, devenant vite éperdue et désespérée de la part du bélier qui transmettait dans ce simple et chaste baiser tous les sentiments qu'il éprouvait pour lui et toute la crainte qu'il avait eue de le perdre à jamais. Saga demeurait immobile, comme ensorcelé, et laissa faire le bélier qui avait pris l'initiative. Son coeur s'était emballé cependant en sentant ses deux mains douces et fines se poser tendrement sur ses joues, et plus encore en voyant fasciné le jeune Atlante se rapprocher de son visage, puis en sentant le souffle chaud de sa respiration caresser sa peau, avant d'effleurer enfin ses lèvres qui n'attendaient que de recevoir sa bouche sur la sienne. Ce fut encore plus doux et plus merveilleux que dans ses rêves les plus fous. Les lèvres du bélier étaient douces et chaudes, elles avaient la texture délicate et veloutée des pétales de roses et la douce chaleur rassurante et invitante d'un foyer. Il eut l'impression de plonger dans un océan de suavité et ferma les yeux en se laissant aller, se laissant délicieusement porter par la divine sensation qui appelait plus tout en l'emplissant d'un bien-être total, se rassasiant du satin de ces lèvres addictives et de leur saveur exquise qui éveillaient en lui un millier de sensations merveilleuses, faisant courir un enivrant frisson tout le long de son échine avant de se propager en ondes électriques dans son corps tout entier. Mû quant à lui goûtait pleinement cette bouche charnue aux lèvres pleines dont il découvrait subjugué l'étonnante douceur, l'enivrante chaleur et l'incomparable saveur. Un frisson électrisant le parcourut de la tête aux pieds jusqu'à l'extrémité de ses orteils, qu'il sentit se replier malgré lui sous l'intensité de la sensation. C'était la première fois qu'il embrassait quelqu'un et il eut l'impression de voler sur un nuage de bien-être, enveloppé dans un merveilleux cocon de volupté, une chaleur indescriptible et bienfaisante irradiant doucement son coeur et se propageant merveilleusement dans tout son être en une déferlante de bonheur, éveillant toutes ses terminaisons nerveuses, le rendant tout chose. Le temps sembla s'arrêter pour un moment d'éternité. Mais ce baiser tant attendu par chacun d'eux ne dura pas longtemps, car Mû s'écarta bientôt, un peu étourdi par ce premier contact et reprenant son souffle qui s'était coupé malgré lui, les yeux remplis tout à la fois de confusion, d'émerveillement et d'appréhension, comme s'il avait peur d'avoir fait quelque chose de mal, d'avoir bravé un interdit sans avoir demandé la permission auparavant. Il l'avait fait sans aucune préméditation, sans l'avoir calculé, sans avoir réfléchi, sous l'impulsion du moment, tellement il avait eu peur de perdre celui qu'il aimait. Car après tout, si lui savait maintenant que Saga l'aimait, il ne s'était pas encore véritablement déclaré à lui. Du moins, pas dans les formes. Il lui avait bien lancé par télépathie qu'il l'aimait pour le faire revenir à lui, mais dans le chaos et le tumulte de leur combat et de leur fuite soudaine et improvisée, il ne savait pas si le gémeau avait bien realisé ce qu'il lui avait déclaré en catimini. Et s'il s'en souvenait. Saga quant à lui baissa vers Mû un regard empli d'étonnement mêlé de joie et d'émerveillement, l'interrogeant silencieusement du regard. Alors, c'était vrai, il l'aimait ? Mais Mû ne le regardait déjà plus et baissait les yeux. Il semblait confus et très indécis, comme hésitant sur la suite. Saga prit alors son visage entre ses mains et le releva vers le sien, et tout en lui souriant doucement, il lui adressa un regard tendre et encourageant et murmura : – Tu peux refaire ça ? Le coeur en ébullition, Mû releva un regard brillant d'émotion vers lui, plongeant ses deux améthystes scintillantes dans les émeraudes resplendissantes de joie du gémeau et pour toute réponse, il se pencha vers lui et pressa à nouveau ses lèvres sur les siennes, cette fois avec plus d'insistance, appuyant légèrement en les remuant langoureusement puis de plus en plus voluptueusement, puis il entrouvrit bientôt la bouche et saisit la lèvre inférieure de Saga pour la câliner tendrement entre les siennes, se laissant porter par ses instincts et l'ivresse du moment pour l'honorer sensuellement, commençant par la suçoter doucement puis de plus en plus goûlument. Saga attrapa alors la nuque de Mû qu'il enserra dans sa main pour maintenir son visage tout contre le sien et mima ses actions sur sa lèvre supérieure avec la même ardeur. Le temps parut s'arrêter pour l'éternité et ils restèrent ainsi longuement à s'embrasser éperdument et langoureusemement, assis l'un en face de l'autre au beau milieu de la pièce, se séparant à peine juste le temps de reprendre leur souffle pour mieux se déguster à nouveau, jusqu'à ce qu'enfin leurs lèvres se séparèrent, temporairement rassassiées, et Saga murmura dans un souffle en souriant : – Si j'avais su, je me serais précipité chez l'Ennemi bien plus tôt... – Saga ! Ne dis pas de bêtise ! – C'est vrai, je devrais le remercier. Sans lui, je n'aurais peut-être pas eu le courage de t'approcher et t'avouer mes sentiments... – Saga, j'ai eu si peur de te perdre... – protesta Mû dans un souffle, les larmes aux yeux. – Mais tu as été là pour me sauver... – J'aurais fait n'importe quoi pour te retrouver... J'étais prêt à tout... – Tout ? Vraiment tout ? – Oui, tout. Et certainement bien plus encore... – Je t'aime, Mû... – déclara Saga en fixant les deux améthystes qui lui faisaient face, une intense émotion au fond des yeux. – Je t'aime, Saga... – répondit Mû avec la même émotion. Il s'avança et prit le gémeau dans ses bras, le serrant tout contre lui en prenant garde de ne pas le blesser, et abandonna sa tête sur son épaule en fermant les yeux, blottissant son visage tout contre son cou, sentant sa respiration caresser son front et ses cheveux et son coeur battre tout près du sien. A l'unisson. Son torse ferme et puissant se soulevant régulièrement et en rythme contre le sien. Une sensation de bien-être et de plénitude l'envahit, le faisant frissonner de bonheur de la tête aux pieds. Saga ferma les yeux et rendit son étreinte à Mû comme il put, épuisé mais heureux. Ses mains se perdirent dans l'océan de ses longs cheveux soyeux et il les caressa machinalement tout en respirant profondément le parfum suave qui s'en exhalait. Ils restèrent ainsi tendrement enlacés quelques instants, goûtant pleinement ce moment d'intimité partagé puis Mû se recula légèrement et déclara : – Je te ramène au Sanctuaire... Et sans plus attendre, Mû se releva en emportant Saga avec lui et tous deux disparurent dans une aura dorée pour réapparaître au Sanctuaire quelques instants plus tard. *** Mû redescendit rapidement du treizième temple où il avait effectué un long compte-rendu à Shion et Athéna. Il traversa tous les temples quasiment à la vitesse de la lumière, saluant prestement ses frères d'armes, et s'arrêta quelques instants dans la troisième maison. Kanon s'était immédiatement occupé de son frère en le voyant revenir dans les bras de Mû. Saga était bien remis de toutes ses blessures mais il était considérablement affaibli. Il n'avait pas mangé ni dormi depuis 5 jours et Kanon lui avait immédiatement préparé de quoi contenter son estomac resté vide trop longtemps, sans toutefois le surcharger trop brutalement. Saga se reposait dans sa chambre, étendu sur son lit, la fenêtre entrouverte sur des volets baissés pour ne pas être agressé par la lumière vive du soleil dont il avait également été privé pendant près d'une semaine. Il ne dormait pas mais se laissait doucement bercer par le chant mélodieux et le gazouillis des oiseaux qu'il entendait à travers la fenêtre. Il releva cependant la tête en percevant soudain la voix de Mû qui conversait doucement avec son frère, puis, tendant l'oreille, il distingua de légers bruits de pas approcher de sa chambre. On frappa légèrement à la porte, puis celle-ci s'entrouvrit doucement, laissant juste apparaître un visage opalin encadré d'une longue chevelure mauve. – Entre, Mû ! – l'invita Saga d'une voix faible. Le bélier lui sourit et s'avança jusqu'au lit où il s'assit en prenant une des mains de Saga, qu'il caressa tendrement dans les siennes en jouant doucement avec ses doigts. – Je ne reste pas longtemps, Saga, je dois y retourner... – Où ça, en Egypte ? – Oui. J'ai récupéré le médaillon de l'Ennemi juste avant notre fuite et je dois le rendre au Temple d'Isis et Osiris. Je viens de contacter Minos par télépathie, lui et ses spectres ont fini par localiser le temple et ont rencontré le grand Prêtre d'Isis, Khephren. Tout est clair, maintenant... – Combien de temps vas-tu rester là-bas ? – demanda Saga en serrant convulsivement les doigts du bélier qui jouaient avec les siens. – Je ne sais pas encore... Au moins deux jours, probablement... Je ne peux pas juste arriver et repartir comme un voleur... Je serai un ambassadeur d'Athéna. Mais je serai bientôt de retour. Repose-toi en attendant et reprends des forces... – Tu seras seul avec Minos ? – s'enquit Saga, une lueur d'inquiétude au fond des yeux. – Non, Kagaho et Pharaon seront là pour veiller sur moi – répondit Mû avec un sourire amusé – Allez, je dois y aller, à bientôt... – ajouta Mû en se penchant pour déposer un chaste baiser sur le front de Saga. Leurs doigts s'enlacèrent vigoureusement durant le court moment que dura ce bref échange, puis Mû se redressa et relâcha la main de Saga avec une dernière caresse, s'apprêtant à partir. Mais une main retint son bras alors qu'il se levait. Il se retourna pour voir Saga le dévisager, le regard suppliant et soucieux. – Tout va bien se passer, ne t'inquiète pas... Je serai bientôt de retour. Et je prendrai de tes nouvelles chaque soir... Il se pencha à nouveau et cette fois embrassa ses lèvres. Longuement. Elles s'ouvrirent aussitôt pour lui et capturèrent les siennes pour ne plus les lâcher, comme essayant de les retenir désespérément en s'abreuvant goulûment à sa bouche tendre tandis qu'une langue impatiente et incandescente roulait la sienne tout contre son palais en une délicieuse caresse indescriptiblement sensuelle. Mû ne put s'empêcher de sourire tout contre ses lèvres. Malgré sa fatigue, le gémeau restait bien vigoureux dès qu'il s'agissait d'échanger un baiser voluptueux. Il joua le jeu un moment, s'abandonnant pleinement à l'exquise sensation en fermant plus vigoureusement les yeux, puis il lui mordilla légèrement la lèvre inférieure pour mettre un terme à leur baiser, se retirant à regret. – Je dois y aller, Saga... – Mû... Je t'aime... – Je sais. Moi aussi, je t'aime, Saga, et je reviendrai bientôt... Dors, maintenant... Mû lui caressa doucement le visage puis lui envoya une onde apaisante et se dématérialisa, car il savait qu'il ne parviendrait pas à le quitter s'il ne disparaissait pas ainsi, tandis qu'enfin tranquillisé, Saga s'endormait tout doucement, avec le goût du bélier sur ses lèvres encore toutes frémissantes de leur baiser passionné. *** Le bruit d'une porte le tira de son sommeil et il s'étira langoureusement comme un chat entre les draps du grand lit froid, gardant les yeux paresseusement fermés et respirant le parfum de son aimé qui imprégnait les draps et avait peuplé son sommeil de rêves doux et apaisants. Il sentit une présence proche de la pièce et ouvrit les yeux, pour ne rencontrer que la pénombre, puis il tourna vivement la tête en direction de la porte, où un bélier interdit sortant manifestement de la salle de bains, une simple serviette nouée autour de la taille, le regardait avec stupeur depuis le pas de la porte, éclairé par la lumière du couloir. Saga se redressa légèrement en s'appuyant sur un coude et lui sourit. – Bon retour chez toi, mon amour... – Saga, mais... qu'est-ce que tu fais là ? – demanda Mû, interloqué, toujours sur le pas de la porte de sa propre chambre. – Shion nous a informés que tu devais rentrer cette nuit et je voulais être là pour t'accueillir... Et sur ce, tout en lui souriant d'une façon très invitante, il fit glisser légèrement les draps jusque sur ses cuisses pour dévoiler son corps nu langoureusement étendu sur le lit du bélier. Mû crut entendre le son de sa mâchoire chuter au sol. Saga lui sourit brillamment et dans un léger froissement de satin, remua dans le grand lit en prenant une pose encore plus invitante. Cette fois, le bélier reprit ses esprits et plantant son regard améthyste dans les émeraudes scintillantes de Saga, il défit lentement la serviette qui enserrait sa taille et d'un geste élégant, la laissa choir, révélant à son tour sa splendide nudité à contre-lumière du couloir. Ce fut au tour du gémeau d'écarquiller les yeux et de sentir sa mâchoire se décrocher et se perdre quelque part dans les plis de satin où il était nonchalamment allongé. Il avait demandé l'autorisation à Shion d'attendre Mû dans son temple, et sachant qu'il ne rentrerait que tard cette nuit, il avait décidé de l'attendre dans son lit, où son parfum doux et exaltant en imprégnait encore les draps. Mû quant à lui avait directement filé au treizième temple en rentrant pour rendre compte à Shion et à Athéna de leurs échanges avec le Temple d'Isis et Osiris, puis il était redescendu à son temple où il s'était immédiatement dirigé vers la salle de bains pour se doucher, après avoir posé ses affaires en passant dans le salon, sans même prendre le temps de se rendre dans sa chambre où il n'avait rien à prendre. Il ne s'était certainement pas attendu à une aussi agréable surprise en ouvrant la porte ! Il n'avait pas ressenti le cosmos de Saga depuis l'entrée, celui-ci devenant extrêmement ténu pendant le sommeil de tout chevalier. L'envie lui avait démangé en redescendant du treizième temple de s'arrêter dans la maison des gémeaux pour voir comment allait Saga, mais compte tenu de l'heure tardive, il avait préféré laisser celui-ci dormir du sommeil du juste, car il n'avait peut-être pas entièrement récupéré de ses blessures et de sa captivité. Il avait pourtant hésité à veiller sur le sommeil du gémeau en s'installant sur une chaise à côté de son lit, pour pouvoir lui faire la surprise d'être là quand il se réveillerait le lendemain matin, mais il lui fallait au préalable demander l'autorisation d'entrer à Kanon, en tant que chevalier d'or et gardien du temple avec son frère, et il n'avait pas voulu le déranger non plus en pleine nuit. Après tout, plus vite il se coucherait et plus tôt il se lèverait le lendemain matin pour visiter son cher et tendre et lui faire la surprise de sa présence à son réveil. Mû comprenait mieux maintenant le regard malicieux que Shion lui avait adressé en lui souhaitant un bon retour dans son temple, quand il avait pris congé du pope et d'Athéna en terminant son compte-rendu... Mû éteignit la lumière du couloir par télékinésie, plongeant la chambre dans une obscurité faiblement éclairée par la lumière ténue de la lune qui s'infiltrait par le haut des fenêtres, puis il s'avança d'un pas souple et félin vers le lit où Saga l'attendait patiemment en salivant, le dévorant littéralement des yeux, le regard chargé d'un désir que son anatomie dévoilée au clair-obscur par les draps ne démentait pas. Le coeur battant, Mû posa un genou sur le lit puis y grimpa, face à Saga dont le regard luisait littéralement en le contemplant intensément. Légèrement hésitant, Mû se laissa glisser sur les draps aux côtés de Saga pour s'installer près de lui. Il n'avait encore jamais fait ça mais s'inquiétait plus pour Saga que pour lui. Le gémeau était encore convalescent et il ne voulait en aucun cas remettre en cause sa guérison. Mais un petit câlin fait de tendres bisous et de sages explorations ne lui serait certainement pas préjudiciable... Il n'eut pas le temps de dire quoi que ce soit cependant, à peine était-il allongé aux côtés du gémeau en lui souriant, le regard brillant, que celui-ci le recouvrit de son corps nu et se pencha aussitôt vers lui. Il avança instinctivement les lèvres et aussitôt, une paire de lèvres toutes chaudes et charnues vint cueillir sa bouche qu'il offrait avec un sourire à sa jumelle, qui entama immédiatement une gourmande exploration, une langue taquine et impatiente venant chercher la sienne. Une paire de bras l'entoura pour le serrer tout contre un corps lourd dont le poids l'emprisonnait contre les draps comme s'il voulait se fondre avec lui, et il l'entoura de ses bras à son tour pour le caresser tout le long de sa colonne vertébrale sous l'amas de cheveux soyeux, une de ses mains se perdant dans sa nuque et l'autre dans sa chute de rein où elle s'attarda, tandis que sa bouche était proprement dévorée à pleine langue jusqu'à ce que l'air leur manqua, les obligeant à se séparer pour reprendre leur souffle. – Est-ce bien raisonnable ? – souffla Mû, dont le regard mauve et soucieux ne cachait pas son inquiétude pour le gémeau – Tu es à peine remis... – C'est primordial pour ma complète guérison – répondit Saga avant de l'embrasser à nouveau. – Mmmmmmmmmmmmm... Mais cela va te prendre beaucoup d'énergie, Saga... Ce n'est peut-être pas très sage, on peut simplement dormir ensemble et attendre un peu plus tard... Il n'y a rien qui presse... – On a déjà trop attendu et je ne manque jamais de vigueur pour ça... – rétorqua le gémeau avec un sourire plein de sous-entendus et en frottant son entrejambe contre celle du bélier pour appuyer son propos. – Vantard ! – pouffa Mû, qui ne put retenir un sursaut en sentant une proéminence dure et chaude se caler tout contre la sienne, qui sembla répondre instantanément à son appel. – Je t'aime, Mû, et je veux t'aimer, ce soir... On n'a que trop attendu... – déclara Saga en se redressant légèrement pour le regarder sérieusement au fond des yeux, son entrejambe palpitante toujours collée à celle tout aussi conséquente et vibrante du bélier. – Alors, aime-moi, Saga... Je veux être à toi, tout à toi et rien qu'à toi – murmura Mû dans un souffle en le regardant avec une émotion toute contenue. Il n'avait jamais fait ça, mais avec lui, il le voulait et il était prêt. Il le voulait comme jamais il n'avait désiré quelque chose en ce monde, et son regard crépitant de désir témoignait de sa détermination et de sa confiance envers le gémeau. Pour toute réponse, Saga le serra dans ses bras à l'étouffer et l'embrassa désespérément, ému et flatté au-delà des mots, fou de bonheur devant cet aveu du bélier que personne encore n'avait touché, pas même Minos malgré toutes ses tentatives réitérées. Il n'avait même pas réussi à l'embrasser, le bougre ! C'était dire combien le bélier tenait au gémeau et Saga chassa rapidement le griffon de ses pensées pour se consacrer à son bélier et l'honorer comme il le méritait. Oui, il allait l'aimer. Il allait l'aimer comme un fou, il allait le plonger dans un océan de suavité en le couvant de toute sa tendresse et le noyer dans une volupté infinie. Il allait incendier sa peau sur chaque centimètre carré, aiguiser et embraser son corps tout entier et enflammer chacun de ses sens jusqu'à l'explosion finale, grandiose et éclatante. Il fit courir ses mains et ses lèvres partout sur son corps avec passion, embrassant, goûtant, dévorant, titillant, caressant, chatouillant, emprisonnant, ondulant, serrant, étreignant, respirant, intensément et profondément. Il l'aima, tout simplement, le plongeant dans un océan de sensations brûlantes et exaltantes jusque-là inconnues du bélier, se délectant de la réceptivité de son corps merveilleux à ses attentions, de ses intenses soupirs de plaisir qu'il essayait vainement de retenir, de sa respiration saccadée qu'il sentait s'accélérer et de ses soubresauts involontaires provoqués par ses caresses et ses baisers incandescents remplis de volupté, explorant longuement son corps divin à la peau exquise, se rassasiant de sa chair ferme et de ses muscles déliés si délicieux à embrasser, à dévorer, à palper, à malaxer, et il se reput de son essence qu'il but avec joie en entendant ses cris inarticulés et en retenant contre les draps son corps tendu et abandonné, si merveilleux dans l'extase. Il se redressa et contempla son oeuvre, ivre de bonheur : le visage détendu et radieux , une ivresse indescriptible au fond des yeux et sur les traits fins de ce visage opalin au regard cristallin qui le contemplait avec une expression d'adoration mêlée d'émerveillement et de joie, les joues en feu, les lèvres encore entrouvertes sur ce long cri inarticulé qu'il lui avait arraché en engloutissant sa virilité, le corps encore tout frémissant de ces sensations exquises qu'il lui avait prodiguées. Il était magnifique dans l'extase. Tout simplement magnifique. Et plus désirable que jamais. Un frisson électrisant le parcourut, lui rappelant qu'il voulait partager avec lui le nirvana. Saga se pencha à nouveau vers lui et l'embrassa en le caressant langoureusement et en ondulant sensuellement sur lui, ravivant instantanément le désir en lui qu'il sentit monter immédiatement tout contre son entrejambe incandescente, tandis qu'une paire de bras vigoureux l'étreignait en retour et que deux mains le couvraient de caresses enflammées. Il se releva légèrement pour le regarder au fond des yeux, cherchant dans son grand regard mauve consumé de plaisir et brûlant de désir l'assurance que c'était bien ce qu'il désirait, et ce qu'il lut dans ce regard étoilé aux infinis reflets flamboyants de lascivité embrasa littéralement ses reins. Il le prépara tendrement tout en l'embrassant à nouveau avec ardeur pour lui faire oublier la douleur puis il entama leur union, lentement en retenant ses reins en feu, et ce fut Mû qui, d'un mouvement de hanche et en arquant les reins, l'incita à accélérer la cadence, enroulant ses jambes autour de son bassin pour scander le rythme de leur union, en parfaite synchronisation avec leurs soupirs de plus en plus profonds, qui bientôt se convertirent en longs râles gutturaux puis en cris de pur plaisir. Les reins exaltés, le corps en feu, ils dansèrent ensemble sur les draps de satin bleu, ne faisant plus qu'un et appelant ensemble à l'unisson cette ivresse divine qui seule pourrait leur apporter ce bonheur ultime, cette félicité suprême que seuls deux amants peuvent atteindre, cette euphorie grisante de tous les sens que seul l'amour permet de connaître. Mû s'accrocha aux épaules de Saga et raffermit l'étreinte de ses cuisses autour de ses hanches en sentant le bouillonnement ardent de l'extase envahir ses reins pour la deuxième fois. Il allait la partager avec lui, cette fois, et il voulait se fondre avec lui, corps et âme, au moment d'atteindre ce nirvana, au moment d'atteindre son sommet ultime, au moment de plonger le long des pentes vertigineuses de sa cime. Ils l'atteignirent ensemble au même moment et dans un même cri, leurs corps arqués suspendus dans les airs comme dans le temps, et une explosion de couleurs dansa derrière ses yeux fermés, sous ses paupières closes, et il ne put retenir le nouveau sourire d'extase qui illumina son visage, une plénitude indescriptible s'emparant de son être tout entier et se gravant sur ses traits fins, se diffusant à tous ses membres de la tête aux pieds en une déferlante indomptable de pure félicité, dans un vertige des sens étourdissant, le corps enchaîné à celui de son aimé secoué des mêmes frissons exaltants si merveilleusement grisants. Puis les spasmes s'estompèrent et Saga s'écroula sur lui, épuisé mais heureux, le souffle court et le coeur battant à tout rompre, mais heureux comme jamais il ne l'avait été. Il se retira doucement puis cala sa tête sur l'épaule du bélier. Il sentit sa poitrine se soulever contre sa joue à un rythme saccadé et entendit les battements précipités de son coeur encore agité. Il y posa sa main pour le caresser tendrement et de longs doigts fins vinrent s'enlacer aux siens, tandis qu'une main douce caressait tendrement ses cheveux et son cou. Ils restèrent immobiles et silencieux ainsi pendant quelques minutes, le temps de reprendre leur souffle, puis Mû se tourna légèrement en faisant doucement basculer Saga sur le côté pour se tenir face à lui et lui sourit. – J'ai très envie de t'explorer – murmura-t-il dans un souffle en caressant doucement son épaule à pleine main et son cou. – Aime-moi, Mû... Je veux sentir tes mains sur moi, partout... – lui répondit Saga en le dardant d'un regard rempli d'amour fou. Et sur ce, il prit le bélier dans ses bras pour l'embrasser et bascula sur le dos. Quand leur baiser prit fin, Mû se redressa légèrement en riant, et de longues mèches mauves vinrent chatouiller le cou et les épaules du gémeau. – C'est vrai que tu ne manques pas de vigueur... – lui sourit-il. – Avec toi, je n'en manquerai jamais... Dussé-je utiliser mon cosmos pour cela... – répondit Saga avec un regard gourmand. – Tssssss... On n'est pas censé utiliser nos pouvoirs à des fins personnelles... – le réprimanda gentiment Mû en le regardant d'un air amusé – Enfin, je suppose que ça dépend desquels... – ajouta-t-il avec un sourire taquin. – Tu as une idée en tête ? – demanda le gémeau, soudainement intrigué. – Je crois, oui... – susurra Mû d'un air mystérieux. Et sur ce, il lui montra l'étendue et la variété des multiples applications de ses pouvoirs atlantes, en utilisant sa télékinésie ou la psychokinésie pour démultiplier les caresses sur le corps alangui du gémeau, qui crut mourir d'extase sous chaque caresse ou chaque baiser et chaque étreinte, enivré par la douceur de ces mains fines et câlines, par ces longs cheveux soyeux qui ondoyaient en le caressant avec une précision diabolique sur son torse abandonné, par ces lèvres chaudes et sensuelles qui éveillèrent chaque pore de sa peau et ces ondes de psychokinésie qui tour à tour amplifiaient les sensations ou l'empêchèrent de se mouvoir, le scotchant littéralement sur les draps mieux que des chaînes et des menottes auraient pu le faire lorsque Mû honora sa masculinité et lui fit voir de nouvelles galaxies. Pour finalement s'unir à lui, le bélier dansant au-dessus de lui jusqu'à ce qu'ils atteignissent à nouveau les étoiles bigarrées de l'extase, ensemble, dans une parfaite communion. Ils s'endormirent enfin avec un petit soupir de contentement en se blottissant l'un tout contre l'autre, le visage de Mû niché dans le creux du cou de Saga, respirant son odeur masculine qui désormais l'accompagnerait durant son sommeil et le matin au réveil, ses lèvres posées tout contre son cou, tandis que Saga s'imprégnait de la douce fragance émanant de la chevelure soyeuse du bélier qui venait titiller ses narines sous le souffle de sa respiration. *** Suite du chapitre ici. ;)
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