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''Etroite collaboration'' by Ariesnomu / Mu Saga 4 ever (février 2009) Chapitre 9 : La menace se précise (suite) Le soleil à l'extérieur se levait à peine, mais Kagaho et Pharaon ne parvenaient plus à dormir et discutaient à voix basse dans leur chambre improvisée. Ils s'étaient endormis la veille en parcourant les encyclopédies de mythologie égyptienne empruntés à la grande bibliothèque d'Alexandrie, espérant y trouver des pistes pour tenter d'identifier qui parmi les divinités avait pu subtiliser l'oeil de Râ. Mais ils séchaient complètement. Les seuls ennemis avérés du dieu étaient ceux qui représentaient le chaos absolu, à savoir Apophis et, dans une moindre mesure, Seth, qui était plutôt opposé à Osiris, pour avoir hérité des parties arides et stériles d'Egypte alors que son cher frère avait été béni par leur père et était adulé de tous, puisqu'il représentait la vie, la fertilité et la prospérité. Dans la mythologie, Seth était cependant censé être venu en renfort à Râ dans son combat contre le vil serpent Apophis qui attaquait continuellement la barque solaire du dieu dans sa course journalière dans les cieux. Ils avaient eu beau chercher et éplucher les divers volumes de l'encyclopédie, aucun autre dieu même secondaire du panthéon égyptien n'était connu ou rapporté pour s'être opposé à un moment ou à un autre à l'un de ces deux dieux emblématiques protecteurs de la terre et du monde souterrain. De plus, en dehors de Seth et Apophis, toutes les autres divinités égyptiennes représentaient un élément important de la vie et avaient plutôt une image positive dans l'imaginaire des peuples antiques, même la sanguinaire Sekhmet, à la fois déesse de la guerre et des médecins et épouse de Ptah, ami de Râ et d'Osiris. Chacun était lié à différents stades des modes de vie des populations et à ce titre, ils se trouvaient donc tous utiles à leur quotidien et adulés en conséquence, sans être en opposition les uns avec les autres, de la plus modeste à la plus importante des divinités. Du moins, ils n'étaient pas en opposition frontale et de toute façon, il y avait 5 dieux parmi les plus importants qui oeuvraient tous dans le même sens, les autres étant plus secondaires, mais non moins reconnus. Bon, il était vrai que dans la mythologie grecque pure, Hadès et Poséidon n'étaient pas du tout ennemis d'Athéna, c'était le partage primordial de la planète entre eux sous l'égide de Zeus et leurs points de vue différents sur ce qui représentait le meilleur pour l'humanité qui les avait opposés, conduisant à ces incessantes guerres saintes entre les trois dieux depuis la nuit des temps. Sans parler de Arès qui avait à plusieurs reprises disputé à Athéna son autorité sur Terre et avait finalement renoncé à s'opposer à elle, volontairement ou forcé, depuis plus d'un millénaire. Mais comment deviner alors quelle autre divinité que Seth ou Apophis pouvait en vouloir à Râ ? Sur le papier, ils étaient tous censés être en parfaite harmonie avec lui ! La réalité était probablement moins idyllique, mais sans un soupçon d'indice, autant chercher une aiguille dans une botte de foin... D'autant plus qu'aucun signe de leur retour sur terre n'était perceptible pour orienter leurs investigations. Restait l'éventualité qu'une personne étrangère, d'essence céleste, se soit infiltrée à des fins malveillantes, ce qui pouvait expliquer ces remous et perturbations qu'ils avaient ressenties dans leur cosmos jusque depuis les Enfers souterrains. Et pourtant, ils avaient du mal à imaginer une entité étrangère, aussi divine soit-elle, réussir à percer le secret de l'obélisque pour localiser le temple de Râ puis y pénétrer, et encore moins découvrir le médaillon. Si eux étaient parvenus à déchiffrer les indices pour situer et entrer dans le temple et la bibliothèque, c'était incontestablement grâce à leurs origines égyptiennes et à leurs connaissances poussées des hyéroglyphes, qui les avaient toujours fascinés et qu'ils avaient étudiés depuis leur plus jeune âge, avant d'entrer au service de Hadès. Très clairement, Minos et Mû n'y seraient jamais parvenus, par exemple. Pour autant, ils avaient parfaitement conscience qu'eux-mêmes n'auraient jamais su trouver le coffret contenant l'oeil de Râ. Ce qui excluait a priori la piste d'une divinité étrangère. Mais ce qui les surprenait plus que tout était que l'attribut du dieu avait pu être emporté par le voleur. Ils s'étonnaient qu'un intrus, si puissant fût-il, ait pu s'emparer avec autant de facilité d'un médaillon destiné à une divinité. Ce dernier n'aurait-il pu le brûler ou simplement le rejeter à son simple contact s'il n'était pas au moins un représentant avéré du dieu solaire, voire le dieu lui-même ? Connaissant le génie égyptien, et s'agissant d'un objet aussi précieux et emblématique, il était impensable, inconcevable même, que le premier venu puisse ainsi s'accaparer un tel trésor et plus encore le porter en toute impunité. Ce qui excluait encore la piste d'une divinité étrangère. Et les ramenait vers celle d'une divinité égyptienne. Car en-dehors d'un dieu, ils ne voyaient pas qui pouvait être capable de se rendre maître d'un médaillon divin qui ne lui était pas destiné. Mais en dehors d'Isis et Osiris, aucune preuve de réincarnation d'une déité égyptienne n'était perceptible, ne serait-ce que dans les astres. Ou bien n'avaient-ils pas su lire dans les étoiles et les diverses cartes du ciel trouvées dans la bibliothèque de Râ ? C'était vraiment un casse-tête sans fin qui appelait plus de questions qu'il n'apportait de réponses, et ils avaient la désagréable sensation de tourner en rond. Ils décidèrent finalement de prendre une collation pour se mettre les idées en place et se rendirent sans faire de bruit au local social qui leur servait de cuisine et de pièce d'étude. Ils y furent bientôt rejoints par Minos et Mû, qui avaient peu dormi mais souhaitaient profiter de l'aube et de sa fraîcheur pour partir en reconnaissance et sonder les environs, à la recherche de la longueur d'onde émise par le cosmos du représentant d'Isis et accessoirement du gémeau, si toutefois ils pouvaient le percevoir. Ils discutèrent rapidement de leurs dernières réflexions et conclusions tout en mangeant. Kagaho et Pharaon avaient ramené les encyclopédies de leur chambre et Mû y jeta un rapide coup d'oeil par curiosité. Il était passionné de mythologie et était curieux de voir des volumes issus de la renommée bibliothèque d'Alexandrie, mais il en fut pour ses frais car bien entendu, ils étaient rédigés en langue égyptienne, qu'il ne savait pas du tout lire. Il fut impressionné toutefois par la taille des volumes et plus encore par le long chapitre consacré à Râ, ainsi qu'à tous ceux à qui il avait été associé, comme Amon, ll'équivalent égyptien de Zeus et devenu Amon-Râ dans toute sa gloire, Horus avec qui il formait Râ Horakhty, ou encore Khépri et Atoum, qui avec lui représentaient le soleil dans ses trois phases de la journée : au lever, au zénith (Râ) et au coucher. Comme d'autres, le dieu solaire avait été assimilé ou fusionné à d'autres déités au fil des siècles et selon les régions où les croyances différaient, et s'il ne pouvait lire les inscriptions détaillées, Mû admira les illustrations qui ornaient les pages, tirées de temples, tombeaux et autres lieux de culte retrouvés au cours des innombrables fouilles archéologiques depuis le début du siècle. Ils firent ensuite une rapide toilette, mirent au point un plan d'investigation pour la journée au vu des cartes puis se séparèrent, chacun se rendant vers sa destination. *** Du haut de l'imposante butte, ils avaient une vue imprenable sur les environs, admirant sous la douce lumière tamisée et orangée du soleil levant l'extraordinaire oasis verdoyante et luxuriante qui s'étendait à perte de vue tout le long du Nil, sur des kilomètres de part et d'autre sur chaque rive, encadrée par un immense désert aride et accidenté profondément désolé. Le miracle de l'Egypte. Le miracle d'une nature hors du commun et contrastée, à la fois rude et impitoyable et immensément généreuse, réglée au millimètre depuis des millénaires et qui offrait un spectacle fascinant d'une beauté étonnante et spectaculaire à couper le souffle. Les champs cultivés et les palmeraies épousaient parfaitement en les moulant étroitement les sillons sinueux du fleuve aux eaux sombres et au limon fertile que déposaient immanquablement les abondantes crues du Nil, transformant cette large bande de terre sèche en une richissime et opulente oasis aux couleurs éclatantes et vives, chatoyantes et resplendissantes même sous le soleil naissant. Les villages construits le long des rives avec leurs bâtisses blanches et basses semblaient perdus dans ce foisonnement verdoyant et fleuri semblable à un gigantesque patchwork, une impressionnante mosaïque de couleurs nichée au milieu d'un désert autrement aride et désespérément stérile, à la topographie spectaculairement accidentée mais à la somptueuse beauté pour quiconque était sensible à ce genre de paysage. Minos et Mû n'y étaient pas insensibles, mais n'en oubliaient pas pour autant leur mission et tout en admirant ces fabuleux paysages à nul autre pareils, ils sondaient intensément les alentours dans toutes les directions, dos à dos, tous leurs sens en éveil en guettant le moindre écho et les ondes les plus infimes. Mû les téléportait d'un point d'observation à l'autre, tantôt en hauteur sur les imposantes falaises dominant les canyons, tantôt au fond des gorges et des défilés ou aux portes du désert. Ils cherchèrent ainsi pendant un peu plus de deux heures, balayant toutes les directions de leurs perceptions aiguisées au plus haut point, sondant les épais murs de pierre et le sol sec mais sans résultat, puis lorsque le soleil fut complètement levé, ils décidèrent de se rapprocher des villages où ils écumeraient les marchés. Il avait été convenu qu'ils sonderaient toute la partie nord de la région à l'est et à l'ouest du Nil, pendant que Kagaho et Pharaon s'occuperaient de la partie sud. A priori, le temple d'Isis et Osiris pouvait se trouver plutôt à l'ouest du Nil, tout comme la vallée des rois, là où le soleil se couche et symbolise l'entrée vers l'au-delà, qui était le domaine du dieu. Il y avait probablement des passages secrets qui y menaient depuis des villages, permettant son ravitaillement en toute discrétion mais il n'était pas exclus de trouver des traces de passage sur l'autre rive. Ils avaient tous en tête la longueur d'onde du cosmos émanant de l'homme vu dans la bibliothèque de Râ la veille et tentaient d'en saisir des traces, même les plus infimes, ainsi que celles du gémeau pour Mû et Minos qui l'avaient côtoyés. Le bélier et le griffon allaient déambuler dans les villages en se faisant passer pour des étudiants étrangers organisant une course au trésor basée sur les croyances antiques de ce merveilleux pays qui avait été le berceau de l'humanité en son temps. Car ils ne pouvaient très clairement pas se fondre dans la population comme les deux spectres, qui étaient des égyptiens de pure souche, alors pour ne pas trop éveiller les soupçons et la curiosité sur les questions qu'ils poseraient, ils masqueraient le but de leurs investigations sous le prétexte d'organiser un jeu de pistes qui permettrait de mieux connaître ce pays et sa mythologie, moins populaire que celle de la Grèce antique et pourtant bien plus ancienne et tellement riche et si énigmatique. C'est-à-dire qu'elle n'avait pas eu le rayonnement et l'impact de son homologue gréco-romaine, qui avait fortement inspiré les arts classiques, ne serait-ce que le théâtre et la tragédie grecque. Les habitants seraient sûrement heureux de voir des étrangers s'intéresser d'aussi près au passé glorieux de leur pays, et pas seulement pour piller des tombes. Et peut-être que cela délierait quelques langues, dans le feu d'une conversation, sur la réincarnation de certains dieux... Ainsi, ils se rendirent rapidement dans le village le plus proche de leur dernier point d'observation. Il était relativement grand et ses rues étroites s'animaient progressivement. Des étals étaient déjà disposés sur la place du marché sous la protection d'un jacaranda flamboyant et d'auvents tissés dans du roseau, distillant les senteurs exotiques des aliments exposés et les couleurs bariolées de l'artisanat proposé, qu'il s'agisse d'objets utiles pour la maison ou d'articles de décoration, dont beaucoup étaient typiquement confectionnés à partir de papyrus. Des nattes joliment tressées, des paniers simples mais pratiques, d'élégantes sandales légères et fines... Loin des villes et de ses tentations, les gens vivaient simplement et en harmonie avec leur environnement. Des échoppes ouvraient leurs portes, protégées d'un simple rideau voletant au gré du vent, invitant à venir découvrir dans l'ombre et la fraicheur de leurs murs des articles d'ornementation et divers bibelots colorés, ainsi que des vêtements et des linges en lin et en coton. Ce fameux coton d'Egypte si soyeux et renommé dans le monde entier. Ils passèrent tranquillement entre les étals en observant avec intérêt et curiosité tous ces produits typiques de la région, simples mais joliment présentés, pas très différents de ceux de la Grèce mais exotiques pour le norvégien qui n'avait jamais vécu en bordure de la Méditerranée. Les couleurs et les odeurs éclataient véritablement devant eux en une mosaïque bigarrée, où fruits et légumes cohabitaient gaiement avec viande et poisson et plats préparés, gâteaux et boissons et pains de toutes sortes et de toutes les formes. Des dattes fraîches et séchées, des figues, des caroubes, des grenades, des goyaves, des pastèques, du raisin et des pots de miel exhalaient leurs parfums au côté des galettes utilisées pour préparer les fameux sandwiches orientaux, tandis que concombres, tomates, aubergines, olives, oignon, ail et fèves encadraient les incontournables kebabs ou viande d'agneau grillée, de la viande de volaille, des salades toutes prêtes, du poisson du Nil séché ou confit, des feuilles de vignes farcies, le tout joliment décoré de fleurs de lotus et de papyrus qui diffusaient leurs senteurs, tandis que des jarres de diverses tailles au sol ou sur des bacs de glace distillaient les arômes de l'huile d'olive et des diverses boissons qu'elles contenaient : du vin, de la bière et des jus de fruits, de mangue, de limette, de figue de Barbarie, de goyave, ou encore de pétales d'hibiscus. Ce qui amena Mû à chercher du thé, car il était tenté d'en ramener au Sanctuaire en souvenir de ce passage en Egypte. Il n'en trouva pas sur le marché mais ne put s'empêcher de regarder Minos en biais d'un air amusé en remarquant des pots de lait caillé, lesquels n'avaient pas échappé au griffon, qui les regardait d'un oeil gourmand et scannait les étals à la recherche d'un autre trésor cher à ses yeux. Mais il n'y avait pas de fromage de chèvre au caramel, seulement du fromage frais ou des crèmes à base de sésame. Bah, ce n'était pas grave, Kagaho et Pharaon avaient fait le nécessaire. C'est qu'ils tenaient à leur matricule, ces deux-là, pensa-t-il avec amusement. Ils flânèrent ainsi tout en scannant le lieu à la recherche de traces de cosmos, sous le regard curieux des passants qui se retournaient sur eux et les dévisageaient, et des vendeurs qui s'activaient autour d'eux et les hélaient gaiement pour les inviter à acheter leurs produits, qu'ils déclinaient d'un sourire poli. C'est qu'ils étaient vite devenus la cible de tous les regards. Avec ses traits purs et éthérés semblant venir d'un autre monde, sa couleur de cheveux peu commune et ses deux points rouges sur le front en lieu et place de sourcils, forcément, Mû ne manquait pas d'attirer l'attention et la curiosité des vendeurs et des passants, qui avaient vu défiler bien des touristes mais pas de cet acabit. Minos non plus ne passait pas inaperçu, avec son incroyable allure noble et son port si élégant, mais son air froid et distant en rebutait plus d'un, tandis que le bélier plus ouvert avec ses dehors sages attirait automatiquement une sympathie propice à la conversation. Certains firent carrément du charme au jeune bélier pour sa plus grande gêne, notamment dans la section des produits artisanaux et des vêtements, ne tarissant pas d'éloges dans un anglais approximatif sur sa longue silhouette et ses traits fins ou le complimentant sur sa belle chevelure mauve clair semblable aux fleurs du jacaranda, ce sur quoi Minos se rapprocha de son équipier pour signifier qu'il était sa chasse gardée et finit par lui passer un bras autour des épaules puis à lui prendre carrément la main. Surpris, le bélier se raidit légèrement à chaque fois et voulut s'en libérer mais comme plusieurs vendeurs essayaient de le suivre en le flattant pour le persuader d'acheter leur marchandise, il n'en fit rien, acquiesçant par télépathie en remerciant le griffon mais rappelant que c'était juste pour donner le change et que c'était temporaire. Minos sourit et lui lança un petit regard entendu. D'accord. Bien sûr que ce n'était que temporaire. Mais il n'allait certainement pas bouder son plaisir... Mû n'insista pas. Si le griffon n'allait pas plus loin... Et il devait bien reconnaître que sa présence à ses côtés l'arrangeait bien, pour ne pas se retrouver suivi et harcelé par des vendeurs certes charmants mais un peu trop zélés à son goût. De plus, en Egypte, il était courant que deux hommes se tiennent la main ou le bras, en simple signe d'amitié. Les hommes s'embrassaient même souvent entre eux pour se saluer et ce, sans aucune équivoque, ils en avaient vus beaucoup depuis le début de la matinée * (cf source à ce sujet : guide du routard en ligne). Ils prirent quelques photos de la place du marché après avoir poliment demandé la permission puis s'attardèrent devant un étal de bijoux artisanaux et d'amulettes. Il était trop tôt pour acheter à manger, et les bijoux se prêtaient parfaitement pour établir un premier contact avec la population en montrant leur intérêt pour ce qui reflétait la culture de leur pays. Histoire d'engager la conversation et de joindre l'utile à l'agréable, Mû acheta deux amulettes magnifiquement sculptées en forme de scarabée en lapis lazuli, cette belle pierre au bleu intense pailletée de petits éclats de pyrite jaune, pour Kiki et son maître Shion. Le vendeur lui sourit et lui expliqua longuement l'origine de la pierre et le savoir-faire artisanal qui lui venait de son grand-père et qu'il mettait un point d'honneur à perpétuer. Mû demanda s'il s'agissait d'un savoir-faire ancestral et typique de la région puis expliqua ce qu'ils venaient faire et présenta Minos. Ce sur quoi, des passants s'arrêtèrent et engagèrent également la conversation avec eux. Minos ne manqua pas de remarquer que plusieurs d'entre eux dévisageaient le bélier d'un air appréciateur, alors pour mieux asseoir sa position vis-à-vis de celui-ci à leurs yeux, il ne résista pas à la tentation et acheta un superbe pendentif en forme de bélier représentant le dieu égyptien Knoum, qu'il offrit au jeune Atlante et lui passa autour du cou. Surpris par son geste et plus encore gêné par la situation, Mû se résolut à choisir à son tour un pendentif qu'il lui offrit en retour, sous le regard attendri ou déçu de leurs admirateurs d'un jour. Mais ce qu'ils ignoraient, c'est qu'ils étaient attentivement observés de loin et par rien moins que l'Ennemi et un certain chevalier d'or des gémeaux... *** L'Ennemi exultait. Littéralement. Il avait retrouvé la trace du bélier et du griffon. Un vrai coup de chance, mais il les avait retrouvés et n'allait pas les lâcher de sitôt. Il avait hésité à envoyer ses oiseaux et scarabées-espions dans les petits villages de cette région mais s'en réjouissait fortement, maintenant. L'un des scarabées les avait localisés au détour d'une échoppe. Dire qu'il avait failli les manquer... Ses espions lui renvoyaient tous une image à travers un collier muni d'un miroir sans tain pour les oiseaux, ou via une légère couche métallique recouvrant finement leur carapace pour les scarabées et agissant comme les miroirs sans tain. Il recevait lui-même les images sur un grand miroir via le médaillon, passant d'un espion à l'autre en activant un des minuscules symboles qui encadraient l'oeil de Râ et qui chacun correspondait à l'un des miroirs ou pellicules métalliques portés par ses espions. Un véritable trésor que cette poudre magique trouvée dans le double fond du coffret avec le médaillon, dont il pouvait enduire n'importe quelle surface et qui lui permettait de surveiller ainsi tout ce qui se passait où il voulait en toute discrétion en liaison avec le médaillon. Il pouvait même éliminer son espion à distance à travers elle, comme il avait fait avec le corbeau à Rodorio. Pas étonnant que Râ régnait sur terre en toute hégémonie et sans aucune contestation possible. Il réveilla le gémeau d'un seau d'eau glacée sur la tête et sourit cruellement. Son précieux prisonnier avait résisté jusqu'à présent mais n'allait plus tarder à craquer, désormais. Ce n'était plus qu'une question d'heures, surtout quand il le verrait... Saga se réveilla en sursaut et s'ébroua en clignant des yeux, un long frisson parcourant ses épaules et son dos, les muscles frigorifiés, l'eau glacée s'écoulant le long de son visage et de son cou pour ensuite imprégner sa tunique et mordre littéralement son torse. Il était toujours enchaîné à un mur mais réalisa qu'il ne se trouvait plus dans sa geôle habituelle, sinon dans une vaste salle bordée de colonnades et faisait face à un immense miroir qui semblait renvoyer d'étranges images ondoyantes qui n'étaient pas les siennes. Sa vue d'abord floue se fit plus nette et se stabilisa, et en fixant la surface plane devant lui, il réalisa que le miroir retransmettait des images tel un écran géant de télévision. Sa respiration se coupa lorsqu'il reconnut Mû parmi la foule qui circulait dans des ruelles animées. Il portait une longue toge ample et couvrante couleur sable enroulée autour de lui, ses cheveux mauves et ses deux points rouges sur le front contrastant très nettement avec le physique typique de la population qui s'activait alentour. Puis il distingua le griffon à côté de lui qui lui tenait la main, ce qui lui fit plus d'effet que le seau d'eau glacée. Son sang ne fit véritablement qu'un tour tandis que son visage se crispait et que ses yeux soudain fulminants semblaient vouloir sortir de leurs orbites. On aurait dit deux touristes visitant un village en amoureux, et les traits androgynes du bélier ainsi que sa voix douce et éthérée donnaient parfaitement le change. Ils s'arrêtaient de temps en temps pour prendre des photos ou discuter en anglais avec la population, attirant l'attention et la sympathie des gens par l'intérêt marqué qu'ils semblaient porter à leur pays, leurs coutumes et leur artisanat. Saga gronda dangereusement en voyant le norvégien passer un joli pendentif bleuté en forme de bélier autour du cou du jeune Atlante, et plus encore lorsque celui-ci lui rendit la pareille. Il n'entendit pas ce qu'ils se disaient, car le son ne leur parvenait pas tout le temps, en fonction de l'éloignement de l'oiseau ou scarabée-espion et du brouhaha environnant, mais l'Ennemi était satisfait et souriait de toutes ses dents jaunies et de sa bouche cadavérique. Il avait localisé ses futures proies et allait en plus obtenir plus de résultats sur le gémeau avec quelques images qu'après des jours de tortures, de privation et de poison. Le griffon avait véritablement un pouvoir certain sur le gémeau. Il devrait presque le remercier. Il y songerait lorsqu'il tomberait dans ses filets, lui aussi... En attendant, il se tourna vers son prisonnier et prit un malin plaisir à commenter : – Et bien... On dirait que ton jeune collègue ne perd pas de temps et s'amuse bien... N'est-ce pas ? – railla-t-il sournoisement. Et sur ce, il éclata d'un rire retentissant, de ce rire malveillant et sinistre qui n'augurait rien de bon, tandis que le gémeau bouillonnait littéralement, les yeux quasi exhorbités et fulminants, le visage cramoisi, mais ne répondit rien. Il n'en pensait pas moins et tout particulièrement d'un certain Juge des Enfers, qu'il enverrait volontiers dans une autre dimension après l'avoir galaxian explosé. Dès qu'il le pourrait. Et tandis qu'il l'observait attentivement de ses yeux étrécis, l'Ennemi songea avec satisfaction qu'il avait définitivement trouvé le moyen de le faire craquer. Il lui fallait juste revoir ses poisons... *** Khephren... Isis... Ils entendirent ces deux noms en même temps et se raidirent au même moment, en échangeant un rapide regard. Ces deux noms prononcés en langue égyptienne mais qu'ils avaient néanmoins reconnus... Ils en étaient à leur troisième village, qu'ils avaient rejoint après avoir traversé sur des felouques les canaux intérieurs creusés pour apporter le plus loin possible à l'intérieur des terres les eaux précieuses du Nil. Ils étaient en train de longer une ruelle étroite et quasi-désertique, en cherchant à se protéger de l'ardeur du soleil sous les courts auvents qui dépassaient des toits des maisons, rasant pratiquement les murs blanchis pour ce faire. C'était l'heure de déjeuner apparemment et peu de gens circulaient dans les rues. Les volets des maisons basses étaient à peine entrouverts, pour préserver la fraîcheur prodiguée par leurs murs épais en terre crue. Des voix et des rires s'en échappaient, mêlés de bruits de cuillers et d'assiettes, et c'est ainsi qu'ils avaient entendu ces deux noms emblématiques qui leur avaient fait dresser l'oreille. Ils en cherchèrent la provenance en étendant leurs perceptions et au bout d'un moment pensèrent avoir identifié l'origine des voix qui les avaient prononcés. Ils revinrent légèrement sur leurs pas et aperçurent un porche et une petite coursive d'où émanaient par une fenêtre entrouverte des voix qui conversaient gaiement. Ils se rapprochèrent sans faire de bruit en guettant les alentours et tendirent l'oreille. Il n'y avait pas d'échoppe par là et donc nulle part d'où espionner de loin sans se faire remarquer. Ils étaient seuls dans la coursive et seraient immédiatement repérés si quelqu'un passait. Ils écoutèrent la conversation, mais n'en comprenaient pas un seul mot et ignoraient où se trouvaient Pharaon et Kagaho pour que Mû puisse leur demander par télépathie de leur traduire ce qu'ils entendaient. Mais Minos avait sa radio sur lui, et avec un peu de chance, l'un des deux spectres aurait également la sienne. Minos tenta de les contacter ainsi et à leur grand soulagement, ce fut Pharaon qui lui répondit. Le griffon lui expliqua rapidement la situation et lui demanda s'il pouvait lui traduire ce qu'ils entendaient. Il augmenta le volume du micro de la radio et l'approcha le plus possible de la fenêtre tandis que lui et Mû recevaient les informations de Pharaon via un écouteur qu'ils partagèrent, accroupis sous la fenêtre. La conversation n'avait rien d'extraordinaire mais au bout de quelques minutes, le nom de Khephren revint sur le tapis, leur faisant à nouveau dresser l'oreille. Outre l'antique pharaon dont le tombeau s'élevait sous forme de pyramide sur le plateau de Gizeh aux côtés de celles de Khéops et de Mykérinos, Khephren était dans la mythologie égyptienne un des scarabées d'Isis qui l'avait aidée dans sa quête des morceaux éparpillés de son époux Osiris dans le Nil. Alors, peut-être que... A ce moment-là, Pharaon leur expliqua que la voix jeune qui avait prononcé ce nom évoquait une commande urgente pour le temple d'Isis qui devait lui être portée sans faute dans l'après-midi. Une voix masculine indiqua qu'elle s'en chargerait après une rapide course qu’elle devait faire sur la place de la fontaine sitôt après le repas. Minos et Mû s'entre-regardèrent. Ils avaient une chance inouïe ! Ils allaient pouvoir pister quelqu'un qui allait les mener au temple d'Isis pas plus tard que dans la journée-même ! Mais leur joie fut interrompue quand ils entendirent des voix et des bruits de pas provenant de la rue. Quelqu'un allait passer et forcément les voir. Or, les voix parlaient encore de Khephren et d'Isis et ils avaient absolument besoin de savoir de quoi il retournait, ils ne pouvaient pas partir comme ça. Minos empoigna Mû en se collant tout contre lui en cachant la radio entre eux et lui chuchota rapidement, en se penchant vers lui : – Vite, fais semblant ! Mû ouvrit de grands yeux de surprise en sentant la respiration du griffon pratiquement sur sa bouche et détourna légèrement le visage. Comprenant son idée, il protesta vivement et plaqua ses deux mains sur le haut de sa toge pour le repousser : – Il n'en est pas question ! – lui lança-t-il par télépathie. – Mû, on va se faire découvrir ! – répondit Minos par la même voie – Dépêche-toi ! – Mais je ne peux pas faire semblant ! – répondit Mû en cherchant une autre solution, tandis que la voix de Pharaon continuait de leur traduire la conversation. Minos aurait presque eu envie de sourire si la situation n'était pas aussi urgente. Ils entendaient les pas se rapprocher... – Alors, fais-le pour de bon... – Certainement pas !!! – Mû, il faut que ça paraisse réel sinon, notre présence accroupie pile sous la fenêtre va paraître très suspecte ! On est des étrangers ! – Mon genou entre les jambes, ça va te paraître très réel ! Ce sur quoi le griffon serra prestement et instinctivement les jambes en se tournant légèrement de côté pour éviter de recevoir un coup mal placé. Mû n'était vraiment pas quelqu'un de facile et était plutôt têtu en la matière, en fichue bête à cornes qu'il était. Comme lui. – Mû ! Ce n'est pas drôle ! Des gens arrivent... – Mais il est interdit en Egypte de s'embrasser en public ! (* véridique ! Source : Le guide du routard en ligne) – Pas pour les hommes ! – Mais ils ne s'embrassent pas sur la bouche et s'embrassent uniquement pour se saluer ! J'ai une autre idée... Et sur ce, le bélier psychokinésa le griffon qui protesta énergiquement par télépathie. Les voix se rapprochèrent dans leur direction et deux adolescents suivis de deux adultes apparurent au coin de la rue et s'engagèrent dans la coursive en marchant vers eux. L'un des adolescents tenait un ballon qui lui échappa et roula en direction de Minos qu'il percuta, manquant de lui arracher un cri de surprise que le bélier étouffa prestement en bloquant sa bouche par psychokinésie. Minos protesta à nouveau par la pensée. Il aurait préféré être tu d'une toute autre façon bien plus agréable... Plus précisément par les lèvres du bélier... Le ballon avait rebondi et les quatre arrivants poursuivirent leur chemin le long de la coursive sans leur prêter attention et sans même s'étonner de leur présence. Car ils ne les avaient pas vus. Mû les avaient rendus invisibles tous les deux. Ils avaient juste failli être démasqués par un ballon... Une fois qu'ils disparurent, Mû leur rendit leur visibilité et ils soupirèrent tous les deux de soulagement. Ouf ! Ils l'avaient échappé belle ! Et Minos soupira d'autant plus qu'il venait de manquer une belle occasion de voler un baiser au bélier. Pour la bonne cause. Fichue législation qui interdisait les baisers en public, alors que chez lui, en Norvège, tout le monde pouvait se bécoter partout où ils voulaient en pleine rue et tant qu'ils le voulaient. L'Ennemi et Saga quant à eux n'avaient pas perdu une seule miette de ce qui s'était passé, visuellement du moins, sauf que l'angle de vue depuis la position du scarabée-espion les montrant de dos et la perte du son par la force des choses leur avaient fait croire que le bélier et le griffon s'étaient passionnément embrassés. Ce sur quoi l'Ennemi constata avec un plaisir sadique non dissimulé que le gémeau n'allait plus tarder à exploser. *** Ils avaient décidé de se rendre sur la place de la fontaine autour de laquelle diverses échoppes proposaient leurs produits artisanaux. Elle se trouvait en fait au bout de la rue dont ils venaient. Ils s'étaient séparés, chacun flânant dans son coin en observant les vitrines mais tous leurs sens aux aguets, cherchant à reconnaître parmi les voix des passants, nombreux et bruyants tout autour de la place, celle de l'homme qui devait apporter cette commande si urgente au temple d'Isis et Osiris. Mû attendait tranquillement près d'une boutique d'articles textiles en faisant semblant de lire une carte mais en observant attentivement les alentours et tout particulièrement toute personne venant de la rue d'où devait arriver leur ''guide''. Un petit vent chaud faisait danser les tuniques accrochées à l'auvent ajouré derrière lui sur des cintres, il sentait leurs mouvements près de ses cheveux et de son cou et distinguait vaguement leurs mouvements à la périphérie de son champ de vision. Une nappe fine et simple de couleur écrue était également suspendue à l'auvent et des fils en dépassaient, formant des franges qui s'égrenaient au gré du vent. Comme il tournait la tête pour regarder à nouveau en direction de la rue, quelque chose sembla voleter près de lui et lui chatouilla le nez. Il passa la main devant son visage pour chasser ce qu'il croyait être un fil de la nappe, mais son regard fut intrigué par une couleur qui capta instinctivement son attention et lui fit l'effet d'une bombe lorsqu'il la découvrit. Une couleur bleue. D'un bleu bien particulier. Surpris, il attrapa le fil fin à pleine main et l'étudia. Ce n'était pas un fil, mais une fine et longue mèche de cheveux bleu cobalt... Une couleur à nulle autre pareille... Et une longueur d'onde qu'il connaissait bien en émanait faiblement... Son coeur s'arrêta tout net. Et avant même qu'il reprît ses battements, ce fut un petit rouleau de papyrus qui tomba mollement à ses pieds. Mû perçut immédiatement le cosmos malveillant qui s'en dégageait. Il le ramassa prestement et leva les yeux pour chercher d'où venait le rouleau, scrutant promptement toutes les directions et eut juste le temps de voir disparaître un oiseau au loin derrière une maison. Il y avait du monde et il ne pouvait pas se téléporter et encore moins se déplacer à la vitesse de la lumière, il allait se faire remarquer. Le coeur battant à tout rompre, il défit le rouleau et son coeur s'arrêta une seconde fois. Le rouleau contenait une autre mèche de cheveux bleus, plus épaisse et moins longue, et un message était inscrit en grec sur le papyrus, d’une écriture identique à celle de la lettre adressée à Saga au Sanctuaire : ''Si vous voulez revoir votre compagnon aux cheveux bleus vivant, rendez-vous seul et immédiatement au lieu indiqué ci-dessous. Sinon, il mourra. J'ai dit seul. Pas d'entourloupe, je vous surveille.'' Saga ! C'était une mèche de cheveux de Saga et l'Ennemi qui l'avait kidnappé lui envoyait un message... Cela sentait le piège à plein nez, mais en même temps, c'était une chance inouïe de retrouver Saga ou tout du moins, la trace de l'Ennemi. Mû n'hésita même pas une seconde. Il se jetterait seul dans la gueule du loup si cela était nécessaire, mais il devait retrouver Saga. En priant pour que le gémeau soit toujours en vie. Il serra convulsivement la mèche de cheveux bleus dans sa main. Oui, c'était bien le cosmos de Saga qui en émanait... Mais il était si faible... Si terriblement faible... Son coeur se serra. Mais sa décision était prise. Oui, il irait seul. Et étant télépathe, il pourrait toujours contacter Shion et Minos pour les informer de ce qu'il voyait et de ce qui se passait. Et auparavant, il leur rendrait compte de sa dernière position. Il étudia les indications du papyrus entre ses mains et s'éloigna progressivement et discrètement de la place, puis il contacta Minos par télépathie. Celui-ci attendait patiemment en donnant l'impression d'admirer des bibelots sur un étal mais en écoutant la voix de toutes les personnes qui passaient, prêt à identifier leur futur guide. Mais ce fut la voix du bélier qu'il entendit dans sa tête : – Minos, je crois que j'ai une autre piste... – Mû ? Comment ça ? Et laquelle ? Où es-tu ? – demanda vivement Minos en se retournant et en se rendant compte que le bélier n'était plus en face de lui. – Je ne peux rien dire pour l'instant, je n'ai qu'un indice succinct, mais toi, suis celui qui doit se rendre au temple, on reste en liaison télépathique. Je te recontacterai de temps en temps. – Mû, que se passe-t-il ? Qu'est-ce que c'est ? C'est au sujet de Saga ? – s'inquiéta Minos. Mû hésita un moment puis décida de ne rien lui cacher. – Oui, je crois... Je viens de recevoir un message qu'un oiseau a laissé tomber près de moi, avec une mèche de ses cheveux. Le message me dit de me rendre seul en un certain endroit si je veux le revoir vivant. Et le papier est imprégné du cosmos de la lettre et du corbeau... – Mû ! C'est sûrement un piège ! Comment l'Ennemi a-t-il su où te trouver ?! On est sûrement épiés ! – Probablement, mais on n'a pas de temps à perdre. Oui, c'est très certainement un piège, mais c'est une occasion unique de retrouver Saga et je te tiendrai informé par télépathie. On aura vraisemblablement besoin de l'aide du temple d'Isis et Osiris, c'est pourquoi il faut absolument que tu le trouves et que tu entres en contact avec eux. – Mû, attends ! Où es-tu ? – interrogea à nouveau Minos tout en regardant partout autour de lui. – Je suis déjà loin, Minos. Il ne faut pas que tu perdes la trace du ''guide''. Je te recontacte plus tard. Et sur ce, Mû mit fin à leur échange, laissant un griffon circonspect et très inquiet mais qui n'avait pas vraiment d'autre choix que de suivre la piste du temple et d'attendre des nouvelles du bélier. Mû s'était rendu invisible au détour d'une rue déserte et se téléportait de lieu en lieu en demeurant caché à tout regard, traversant des champs de coton, d’orge, de canne à sucre, de citronniers et des palmeraies, puis des zones de plus en plus désertiques, se repérant aux canyons et aux vallées et lorsqu'il parvint enfin à l'endroit décrit dans le papyrus, il cessa de cacher sa présence, reprenant forme visible. Il était en plein désert devant une immense paroi rocheuse dans une vallée encaissé donnant au loin sur un désert de dunes. Un corbeau en haut le surveillait et croassa pour attirer son attention, puis il étira ses ailes et prit son envol, se retournant vers lui comme pour lui intimer l'ordre de le suivre. Mû le suivit jusqu'à une mer de dunes imposantes et toutes semblables qui se dressaient devant lui à perte de vue. Il repéra le corbeau qui s'était posé au sommet d'une dune et se rapprocha, et eut la surprise de découvrir au pied de la dune une porte en bois qui s'ouvrit devant lui. Mû inspecta et scanna l'endroit. Il ne détectait rien, pas la moindre trace de cosmos. Il envoya une image mentale du lieu ainsi que du cheminement pour y parvenir en le décrivant le plus précisément possible à Shion et à Minos, leur promettant d'être très vigilant et de les contacter au plus tôt, puis n'écoutant que son courage et son coeur, il s'avança d'un pas décidé vers l'entrée et s'y engagea. Un couloir étroit se présentait devant lui, faiblement éclairé par un jeu de miroirs. Il s'y engouffra, franchissant sans la voir une porte dérobée. Il parcourut quelques mètres puis entendit une lourde porte se refermer derrière lui avec un bruit lugubre de pierre qui roule. Puis il fut plongé dans l'obscurité. A l'extérieur, un vent anormalement puissant modifia totalement la physionomie du paysage en déplaçant les dunes à des kilomètres où elles furent intégralement remodelées. Puis le calme revint, comme si de rien n'était. *** Chapitre suivant ici ! ;) Où l'on découvre enfin l'identité de l'Ennemi ! ;D Qui n’est pas celui que vous pourriez croire !!! ;DDD Alors, les paris sont ouverts ? ;DDD Egalement, Mû retrouve Saga mais... avec un sérieux problème ! ;D Alors, à tout de suite ! ;) Et si vous souhaitez laisser un commentaire, c’est ici :
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